Mieux comprendre l’avortement

L’avortement est un acte qui porte à conséquences, cela tant chez l’être humain que chez l’être animal. Ici, Sophie, notre vétérinaire pas comme les autres, nous livre une  très belle histoire qui interpellera plus d’une lectrice. Femme, chatte, chienne, kangourou, chèvre, vache, poule… toutes ces créatures sont dotées d’un sentiment maternel, et cela quoi qu’on en dise !

Où sont mes bébés ? Qui m’a pris mes bébés ?

Mon amie Michèle me permet de raconter son histoire, et celle de sa petite Lilas, jolie chatte blanche à poil aussi doux que les moments de tendresse qu’on partage avec elle… Lilas vit avec son frère depuis la naissance … Vu qu’elle avait l’âge de la puberté, on décida, dans son intérêt, de la stériliser. C’est simple, quand elles sont jeunes (6 mois), on enlève les ovaires, et le postopératoire se passe en général sans souci. C’est même étonnant que les chattes se remettent si vite sur pattes.

avortementLe jour de son opération, Lilas s’endort sans problème et à l’ouverture de la cavité abdominale, à ma grande surprise, je sors une corne utérine en chapelet, chaque perle ayant la taille d’une noisette. Elle était pleine, et bien pleine. Qui aurait pu s’en douter…si jeune? J’ai eu à un certain moment le ressenti qu’il ne fallait pas que j’enlève toute la matrice : lui enlever juste les ovaires, et lui laisser sa chance d’accomplir sa grossesse jusqu’au bout. Michèle décida raisonnablement que pour le bien de tous, il valait mieux la stériliser totalement, donc, inévitablement lui faire un avortement !

L’opération s’est passé sans souci et Lilas est rentrée chez elle un peu plus tard. Souvent, ce sont les deux premiers jours les plus durs, et puis la vie continue, les chats acceptent vite, comme s’ils étaient conscients que c’était le mieux pour eux…

Quelques jours plus tard, Michèle m’appela pour me dire que Lilas n’était vraiment pas bien. Je l’examinai immédiatement  : elle n’avait plus de tonus, ne mangeait plus, elle était froide : sa température était de 35°C. Elle allait mourir ! Mais de quoi ? Pas de signe d’hémorragie (on l’aurait su plus tôt). Je fus totalement désolée, d’autant plus que je savais que Michèle avait confiance en mon travail, et que malgré ça, je savais que je ne pourrais pas lui sauver sa Lilas.

J’ai alors décidé d’appeler Armande qui a suivi des cours de communication animale. Quand elle entra en communication avec Lilas pour lui demander ce qu’il se passait, Lilas répondit : « où sont mes bébés ? », « qui m’a pris mes bébés ? »…

Nous fûmes alors toutes bouleversées de lui avoir arraché ses petits, par cet avortement imprévu. On ne pensait pas qu’elle s’en rendrait compte à ce point. On croyait bien faire… Le vétérinaire en moi savait qu’elle ne survivrait pas, et ça me rendait encore plus triste. L’amie des animaux en moi voulait essayer de la sauver, pour son amie et sa Lilas. Lilas est donc restée plusieurs jours sous perfusion, sans amélioration tellement sa tristesse était grande. Nous lui avons beaucoup parlé, demandé pardon, et redirigé son objectif de vie via la kinésiologie, l’homéopathie. Après une semaine, elle était sauvée.

Lilas et Michèle se sont plus chéries que jamais et maintenant, des années plus tard, notre petite Lilas se réjouit de partager les méditations avec Michèle. Depuis ce jour, Lilas veille sur Michèle et lui apprend à prendre bien soin d’elle (Michèle a de longues journées, Lilas l’invite par exemple à se coucher tôt). En fait elles prennent soin l’une de l’autre…

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Docteur Vétérinaire Sophie Delbouille
http://www.animalternatives.be