Philippe Renard est une figure importante de la Cité Ardente liégeoise, et un pro de la cuisine bio. Deux générations de cuisinières (sa grand-mère et sa maman) l’ont précédé. Il y avait une forte chance qu’il perpétuerait la tradition familiale.

Mais pourquoi s’est-il tourné vers le bio ?

chef« Originaire d’un milieu rural et agricole, c’est à l’âge de 15 ans que j’ai compris que mes oncles et ensuite mes cousins allaient droit dans le mur avec leurs élevages et cultures intensives. En tant que jeune cuisinier, je voyais la filière bio comme seule issue pour évoluer de manière saine et naturelle dans mon métier. De même, lorsqu’en 2000 j’ai repris les cuisines d’un restaurant de collectivité, où j’ai découvert toutes les horreurs du « prêt à porter culinaire » proposé par les multinationales de l’agroalimentaire, il n’y avait à mes yeux aucune autre solution que de cuisiner à grande échelle avec des produits locaux, durables, équitables et bio, paris tenu tout en ne touchant pas au prix des menus. Tant qu’on respecte les saisons, les produits locaux dans la mesure du possible, et qu’on modifie la composition de l’assiette en y amenant des protéines autres qu’animales, tout cela tient bien la route et est parfaitement réalisable ».

Des débuts à l’école Hôtelière de Liège, Philippe a un beau parcours depuis le service traiteur avec la cuisine professionnelle, puis l’ouverture de son premier restaurant « Le Pré Bida » en 1983. S’ensuit le restaurant « Bruegel » (2 étoiles Michelin) à Damme, près de Bruges, en 1990. En 1995, il publie son premier livre « Ma cuisine belge – mijn keuken », puis, arrêt de carrière suite à un accident de circulation.

Il reprend «  la route » en 1996, en douceur, avec la mission que Jean Galler, chocolatier belge, lui confie: l’ouverture de son premier point de vente sur la Grand’Place de Bruxelles. Philippe se retrouve en 1997 chef de cuisine au restaurant belge « Le Bouillon Racine » à Paris. De là, il est devient ensuite le Chef de cuisine de SE Alain Rens, Ambassadeur belge à Paris.  En 2000, il est responsable des cuisines et de la gestion du restaurant (400 couverts) d’une société liégeoise où il révolutionne la cuisine de collectivité en y introduisant les ingrédients issus de l’agriculture biologique. C’est là que j’ai fait sa connaissance et que j’ai apprécié le personnage pour ses valeurs. En 2002, sortie de son second livre « La nouvelle cuisine wallonne », et en 2003, sortie du troisième livre « La cuisine au chocolat ».

Il innove le concept des cours de cuisine pour les collectivités, en donnant une place prioritaire au goût et à la qualité, afin d’éduquer les sens dans une démarche citoyenne pour  le respect de la terre. Mais aussi, il donne des cours pour les particuliers qui veulent s’initier à une cuisine saine, mais très savoureuse. J’ai pu tester aussi plusieurs de ses préparations, de l’amuse-bouche au dessert. La finesse d’un pro dans la cuisine bio, c’est ça la particularité de Philippe !